15 ans de gouvernance Ouattara : entre croissance affichée et fractures profondes

1. Dette et dépendance extérieure
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La croissance ivoirienne est régulièrement mise en avant, mais elle repose largement sur l’endettement. La dette publique avoisine 60 % du PIB, fragilisant les finances de l’État.
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Cette dépendance vis-à-vis des bailleurs et institutions financières internationales place la Côte d’Ivoire sous pression constante des ajustements structurels, souvent au détriment du social.
2. Vie chère et inégalités
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Malgré la hausse du PIB, les populations ressentent surtout la flambée des prix des denrées de base (riz, huile, sucre), des loyers et du transport.
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Les réformes sociales annoncées (logements sociaux, CMU) n’ont pas tenu leurs promesses. Les logements restent inaccessibles, et la CMU est inefficace : les malades paient toujours la plupart des consultations et examens.
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La pauvreté recule statistiquement, mais reste massive : près de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, et en zone rurale cela monte à deux tiers.
3. Scandales financiers et corruption
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Multiples affaires de détournements (PPU, GESTOCI, filière cacao, CHU de Treichville, guichet unique automobile, métro d’Abidjan…).
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L’impunité règne : les proches du pouvoir impliqués dans ces scandales échappent souvent à la justice.
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La Côte d’Ivoire a même été placée sur la liste grise du GAFI pour blanchiment d’argent et financement du terrorisme (2024).
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L’armée est accusée de participation à la contrebande de cacao, noix de cajou, or et diamants, provoquant des pertes fiscales colossales.
4. Justice sélective et libertés en recul
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Les opposants politiques sont régulièrement inquiétés : arrestations, procès, interdictions de manifestations.
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Les mutineries de 2017 ont révélé une armée divisée et incontrôlable, issue d’anciens rebelles. Le gouvernement a dû céder aux pressions en versant primes et arriérés.
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La corruption judiciaire reste endémique malgré quelques suspensions de magistrats.
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Les libertés civiles sont limitées : répression de manifestations, intimidations des médias critiques, pressions sur la société civile.
5. Sécurité fragile et drogues
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Le pays reste exposé à la menace terroriste sahélienne, surtout au nord.
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Les frontières poreuses favorisent trafics de drogues et d’armes. La cocaïne transite massivement par Abidjan et San Pedro, impliquant parfois des personnalités proches du pouvoir.
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L’insécurité urbaine demeure, aggravée par la prolifération des « microbes » (enfants délinquants armés).
6. Agriculture et exploitation des producteurs
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Malgré les discours sur la transformation locale, les planteurs de cacao et de cajou restent écrasés par la pauvreté.
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Le prix garanti aux producteurs est insuffisant face au coût de la vie. Pendant que l’État encaisse des revenus, les paysans s’endettent et abandonnent parfois leurs plantations.
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Les scandales dans la filière café-cacao (fonds détournés, primes non versées) persistent.
7. Politique et réconciliation inachevée
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La crise postélectorale de 2010–2011 a laissé des cicatrices profondes. La réconciliation nationale promise n’a jamais vraiment abouti.
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Les grands procès (notamment sur les crimes de la crise) ont surtout ciblé le camp adverse, laissant un sentiment de justice des vainqueurs.
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La question des mandats successifs reste une pomme de discorde : le troisième mandat (2020) a été perçu comme un passage en force anticonstitutionnel.
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La perspective d’un quatrième mandat en 2025 inquiète et ravive les tensions.
8. Un bilan social jugé désastreux
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Les écoles construites sont souvent surpeuplées et sous-équipées. Le taux d’échec scolaire reste élevé.
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Dans les hôpitaux, les infrastructures existent mais les services manquent de médicaments, de matériels et de personnel qualifié.
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Les promesses d’emplois massifs pour les jeunes contrastent avec un chômage endémique et une précarité généralisée.
Conclusion : une gouvernance à double visage
Si les chiffres macroéconomiques montrent une « Côte d’Ivoire émergente », la réalité vécue par la majorité est toute autre : vie chère, dette lourde, scandales financiers, répression politique et promesses sociales non tenues.
En 15 ans, Ouattara a modernisé les infrastructures, mais au prix d’un climat social tendu et d’une démocratie fragilisée.
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